Les éditions Harrassowitz (http://www.harrassowitz-verlag.de) annoncent la publication du second volume de la série Studia Chaburensia, éditée par le Prof. Hartmut Kühne (Freie Universität Berlin, Institut für Vorderasiatische Archäologie) :
– Reculeau Hervé, Climate, Environment and Agriculture in Assyria in the 2nd Half of the 2nd Millennium BCE, Studia Chaburensia 2, Wiesbaden, 2011 (24×17 cm, xvi + 290 p., 39 ill., 42 tab., 1 carte; ISBN: 978-3-447-06630-3, 74 €).
Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration de deux ans entre l’auteur et l’équipe berlinoise fouillant au Tell Šeh Hamad (Syrie), dans le cadre de l’Initiative d’Excellence TOPOI (http://www.topoi.org). Il a pour objet les interactions entre les changements environnementaux, les fluctuations climatiques et les sociétés humaines en Jéziré à la transition entre les époque médio-assyrienne et néo-assyrienne (13e-10e siècles av. JC). Dans la lignée de l’article pionnier de J. Neumann et S. Parpola (JNES 46, 1987), l’auteur propose de confronter les résultats des études paléo-environnementales les plus récentes avec les données des textes cunéiformes et des fouilles archéologiques. L’ouvrage est ainsi découpé en deux parties complémentaires.
La première partie, elle-même subdivisée en trois chapitres, offre une présentation détaillée et critique des changements environnementaux, tels qu’ils peuvent être reconstruits pour le 2e millénaire avant JC. Le premier chapitre propose une synthèse de la situation géographique qui prévaut actuellement dans la région, et insiste sur le caractère fortement dégradé (essentiellement par l’action de l’homme) des conditions environnementales modernes, en particulier depuis les années 1950 et la mécanisation intensive de l’agriculture dans la région. Le second chapitre se propose de rendre accessible aux historiens du Proche-Orient ancien les nombreuses études paléo-climatiques et -environnementales publiées dans les dernières décennies, qui restent trop souvent méconnues. Les analyses menées sur du matériel d’origine variée (carottes glaciaires, pollens, restes végétaux, séquences sédimentaires, etc.), suggèrent que le 2e millénaire avant JC était, dans son ensemble, marqué par une tendance à l’aridification, particulièrement notable dans la deuxième moitié du millénaire (correspondant sensiblement au Bronze récent), et pas uniquement dans sa partie finale des 12e-10e siècles. Enfin, le chapitre 3 offre une rapide présentation des modélisations climatiques pour la région à cette époque, qui suggèrent un climat globalement semblable à celui qui prévaut actuellement, voire légèrement plus aride.
La seconde partie de l’ouvrage, divisée en quatre chapitres, correspond à l’analyse proprement assyriologique, et s’efforce de mettre en regard les données des textes médio-assyriens et des fouilles archéologiques avec les résultats des études paléo-environnementales présentées en première partie. Le chapitre 4 reprend de façon systématique la question de la répartition entre cultures sous pluie et cultures irriguées au sein du royaume médio-assyrien, et en particulier le cas controversé du Bas Habur. À partir des données archéologiques et textuelles, l’auteur propose de distinguer entre des zones de culture sous pluies prédominantes (le cœur assyrien à l’ouest du Tigre et la région du Petit Zâb) et des zones d’agriculture irriguée majoritaire, voire exclusive (Kâr-Tukultî-Ninurta et ses environs, le wadi Tharthar, les vallées du Balih et du bas Habur). Les chapitres 5 à 7 présentent une étude détaillée des “textes de rendement